Iceland/Islande
Cadre juridique
1. Réglementation sur la langue islandaise
L’islandais est la langue officielle en Islande, et est parlé par environ 320 000 personnes. Le purisme linguistique est une tradition ancienne (qui remonte au moins au XVIe siècle) et le public est conscient de son importance. Une loi à l’égard de l’état de la langue islandaise et de la langue des signes islandaise a été promulguée en 2011 (Lög um stöðu íslenskrar tungu og íslensks táknmáls N° 61)(www.althingi.is).
Le premier article stipule :
« L’islandais est la langue nationale des Islandais et une langue officielle en Islande. »
Le deuxième article stipule : « La langue nationale est la langue courante de la population. L’État garantit qu’elle peut être utilisée dans tous les domaines de la vie courante en Islande. Chaque résident du pays doit pouvoir apprendre et utiliser l’islandais afin de participer à la vie quotidienne en Islande. »
Le troisième article concerne la langue des signes :
« La langue des signes islandaise est la première langue des personnes qui doivent l’utiliser pour l’expression et l’interaction, ainsi que pour leurs enfants. L’État doit en prendre soin et la soutenir. Quiconque a besoin de la langue des signes islandaise doit avoir la possibilité de l’apprendre et de l’utiliser dès le début de son acquisition du langage, ou à compter du moment où cette personne a été reconnue comme sourde, malentendante ou sourde et muette. Il en va de même pour les membres les plus proches de sa famille. »
1.1 Le Conseil de la langue islandaise
Le Conseil de la langue islandaise [Íslensk málnefnd] a été créé en 1964. Depuis quatre décennies, il endosse une multitude de responsabilités, mais son mandat a été modifié en 2006 par une nouvelle loi qui a fondé l’Institut Árni Magnússon pour les études islandaises. Les missions du Conseil sont listées dans l’Article 9 de cette Loi :
Le rôle du Conseil de la langue islandaise est de fournir un conseil éclairé au gouvernement sur les questions qui concernent la langue islandaise et de formuler des propositions au ministère de la Culture et de l’Éducation sur la politique linguistique, en plus de la présentation d’un rapport annuel sur l’état de la langue islandaise. Le Conseil de la langue peut de son propre chef décider de souligner ce qui a été bien fait et ce qui pourrait être amélioré pour l’utilisation publique de la langue islandaise. Le Conseil détermine l’orthographe de l’islandais utilisé dans les écoles, qui est annoncée par le ministère. Les changements majeurs requièrent l’approbation du ministère.
Depuis la Loi sur la langue islandaise promulguée en 2011, le Conseil de la langue islandaise rend des comptes au ministère de la Culture et de l’Éducation. Ses missions sont les mêmes que celles prévues par la Loi de 2006.
1.2 Enseignement
1.2.1 Écoles élémentaires
L’Article 16 de la Loi sur les écoles élémentaires n° 91, 2008 [Lög um grunnskóla] (www.althingi.is) porte sur la langue de l’enseignement :
L’enseignement dans les écoles élémentaires doit se faire en islandais. Il est permis d’utiliser d’autres langues que l’islandais pour l’enseignement quand cela se justifie par la nature de l’enseignement ou en référence au Cursus national islandais pour les écoles obligatoires.
Le ministère de la Culture et de l’Éducation a récemment (2012) contacté tous les directeurs d’écoles élémentaires d’Islande pour leur demander que les interfaces utilisateur d’ordinateurs utilisées dans les écoles soient en islandais.
1.2.2 Écoles secondaires
L’Article 35 de la loi sur les écoles secondaires n° 92, 2008 [Lög um framhaldsskóla] (www.althingi.is) est analogue à l’article concernant les écoles élémentaires susmentionné, avec toutefois un passage supplémentaire :
L’enseignement dans les écoles secondaires doit se faire en islandais. Il est permis d’utiliser d’autres langues que l’islandais pour l’enseignement quand a) cela se justifie par la nature de l’enseignement ou en référence au Cursus national islandais pour les écoles obligatoires et b) dans les cours ou études destinés spécifiquement aux étudiants sans maîtrise de l’islandais ou qui doivent l’étudier ou ont suivi une partie de leurs études à l’étranger.
1.2.3 Enseignement des enfants d’immigrants
Les étudiants dont la langue maternelle n’est pas l’islandais ont le droit d’apprendre l’islandais en deuxième langue. Le même principe s’applique aux étudiants qui ont vécu longtemps à l’étranger et ont peu de connaissances de l’islandais.
Jusque récemment, l’islandais était la langue exclusive utilisée pour l’enseignement dans les universités (à l’exception des départements de langues étrangères) mais depuis plusieurs années, un nombre croissant de cours sont dispensés en anglais par égard pour les étudiants étrangers, dont beaucoup viennent en Islande par le biais de programmes comme ERASMUS. Deux des plus grandes universités, Háskóli Íslands [université d’Islande] et Háskólinn á Akureyri [université d’Akureyri] ont adopté leur propre politique linguistique. Dans la plupart des facultés, il est désormais obligatoire que les thèses doctorales se fassent en anglais. Les facultés de droit et de sciences humaines de l’université d’Islande font exception à cette règle. La néologie est pratiquée dans la plupart des domaines d’études afin de pouvoir écrire et parler des sujets en islandais.
1.3 Médias audiovisuels
La Loi sur la radio et la télévision publique du 23 mars 2013 impose que les médias publics prêtent attention à la langue islandaise. Les programmes télévisés en langue étrangère doivent être doublés ou sous-titrés. Depuis 2010, la Radio et télévision nationale (RÚV) a adopté une politique linguistique qui l’engage en faveur de la langue et de la culture islandaises et joue un rôle important en matière d’éducation. L’utilisation des langues doit être exemplaire et toutes les émissions dans un islandais impeccable. Les mots étrangers qui ne peuvent être évités doivent être adaptés à une structure linguistique islandaise dans la mesure du possible.
Les programmes de télévisions spécifiquement destinés aux enfants et aux adolescents doivent être en islandais dès que possible. Les besoins des personnes sourdes, malentendantes ou sourdes et muettes ainsi que celles dont l’islandais n’est pas la langue maternelle doivent être respectés en leur proposant des traductions en langue des signes et des sous-titres pour les programmes domestiques (habituellement sur des chaînes distinctes) dans la mesure du possible.
Un consultant linguistique ou un autre expert doit aider les employés de tous les départements, par exemple en lisant les manuscrits avant leur diffusion dès que possible.
Zones possibles d’achoppement avec la Commission européenne, notamment sur les textes nationaux qui garantissent que les consommateurs ont accès aux informations dans leur propre langue
Aucune disposition juridique de cette nature n’existe en Islande. Presque tous les textes importants concernant l’Union européenne et la Zone économique européenne sont traduits en islandais. Le centre de traduction du ministère des Affaires étrangères est chargé de cette mission. Des centaines de néologismes islandais ont été créés depuis la fondation du centre en 1990, et une liste des termes usités dans ses traductions est disponible sur la page d’accueil du ministère (http://www.hugtakasafn.utn.stjr.is/).
Le gouvernement national a adopté une politique linguistique pour les bureaux gouvernementaux le 16 novembre 2012 (le Jour de la Langue islandaise). Le Chapitre 2 exige que tous les principaux discours des ministres islandais, des ambassadeurs et d’autres représentants du gouvernement islandais qui sont présentés dans une langue étrangère et publiés sur le site Web du bureau du ministère soient également accessibles en islandais. Ce principe s’applique aux discours donnés par exemple par les représentants lors de réunions du Conseil scandinave, des Nations unies, de l’Union européenne et de l’OTAN.
Organes institutionnel chargés du développement, de la mise en œuvre et du contrôle de la législation linguistique.
Le ministère de l ‘Éducation et de la Culture a la principale responsabilité de la législation concernant la langue islandaise. Il est également chargé de la politique linguistique islandaise que le Parlement a adoptée en 2009. Le Conseil de la langue islandaise coopère avec le ministère pour mener à bien la politique linguistique.
Dispositions juridiques concernant l’intégration linguistique des migrants et dispositions publiques pour la formation linguistique qui leur est disponible
Dans la Loi sur les étrangers n° 96 de mai 2002 [Lög um útlendinga], l’Article 15 stipule qu’un étranger qui postule pour un permis de séjour en Islande doit avoir suivi un cours en islandais. Un test linguistique est une condition préalable à l’obtention de la nationalité islandaise. Plusieurs institutions publiques et privées proposent des cours en islandais pour les immigrants.
Mécanismes de soutien financier destinés à encourager l’utilisation de langues nationales, régionales ou minoritaires
Aucune disposition juridique de cette nature n’existe en Islande.
Enseignement des langues étrangères au sein du système éducatif
École primaire (de 6 à 16 ans)
L1 : L’anglais est obligatoire à partir de l’âge de 9 ans.
L2 : Le danois est obligatoire à partir de l’âge de 12 ans.
L3 : L’allemand, le français et l’espagnol (non obligatoires) à partir de l’âge de 15 ans.
École secondaire (de 16 à -20 ans)
L1 : L’anglais est obligatoire dans tous les départements.
L2 : Le danois est obligatoire dans tous les départements jusqu’à l’âge de 17 ans.
L3 : Les autres langues sont des matières optionnelles. Leur nombre minimum dépend du département : dans les départements linguistiques, deux sont obligatoires au minimum (en plus de l’anglais et du danois) ; dans les départements mathématiques, et dans les départements de sociologie, au moins une.
Projets planifiés par les pouvoirs publics dans le champ de la politique linguistique
Aucun projet spécifique n’est programmé à l’heure actuelle par les pouvoirs publics.
Perception de la politique linguistique par l’opinion publique et les citoyens islandais
Chaque année, la Commission de la langue islandaise présente un rapport sur le statut de la langue dans les médias publics. Ce rapport est également disponible sur Internet (www.islenskan.is, www.mrn.is) et a bénéficié d’un accord favorable par le passé.
Legal framework
1. Law on the Icelandic language
Icelandic is the official language of Iceland, spoken by around 320,000 people. Linguistic purism has a long tradition (at least from the 16th century) and the public is conscious of its importance. A law concerning the state of the Icelandic language and the Icelandic sign language was passed in 2011 (Lög um stöðu íslenskrar tungu og íslensks táknmáls Nr. 61)(www.althingi.is).
The first article says:
“Icelandic is the national language of the Icelanders and an official language in Iceland”
and the second article:
“The national language is the common language of the population. The state shall guarantee that it can be used in all areas of daily life in Iceland. Every resident of the country shall have the possibility to learn and use Icelandic in order to be able to participate in the daily life in Iceland.”
The third article concerns the sign language:
“The Icelandic sign language is the first language of those who have to use it for expression and interaction, as well as for their children. The state shall care for it and support it. Whoever needs the Icelandic sign language shall have the possibility to learn and use it as soon as his/her language acquisition starts, or from the time that the person has been recognized as deaf, hard of hearing or deaf and dumb. The same applies to their closest family members.”
1.1 The Icelandic Language Council
The Icelandic Language Council [Íslensk málnefnd] was established in 1964. For four decades it had a multitude of duties, but its mandate was altered in 2006 by a new law which created the Árni Magnússon Institute for Icelandic Studies. The tasks of the Council are listed in Article 9 of this law:
The role of The Icelandic Language Council is to provide scholarly advice to the government on matters concerning the Icelandic language and make proposals to the Minister of Culture and Education about language policy, besides presenting yearly a report on the status of the Icelandic language. The Language Council can on its own initiative point out what has been done well and what could be improved in the public use of the Icelandic language. The Council determines the spelling of Icelandic used in schools which is announced by the Minister. Major changes need the approval of the Minister.
Since the law on the Icelandic language passed in 2011 the Icelandic Language Council has been accountable to the Ministry of Culture and Education. Its tasks are the same as in the law of 2006.
1.2 Teaching
1.2.1 Elementary schools
Article 16 of the law on elementary schools No 91, 2008 [Lög um grunnskóla] (www.althingi.is) concerns the language of instruction:
Teaching in elementary schools shall be in Icelandic. It is permissible to use other languages than Icelandic in teaching when it is justified by the nature of the course or with reference to The Icelandic National Curriculum Guide for Compulsory Schools.
The Ministry of Culture and Educations has recently (2012) contacted all principals of elementary schools in Iceland with the request that user interfaces in computers employed in the schools shall be in Icelandic.
1.2.2 Secondary schools
Article 35 of the law on secondary schools No 92, 2008 [Lög um framhaldsskóla] (www.althingi.is) is analogous to the article concerning elementary schools quoted above, but with an additional passage:
Teaching in secondary schools shall be in Icelandic. It is permissible to use other languages than Icelandic in teaching when a) it is justified by the nature of the course or with reference to The Icelandic National Curriculum Guide for Compulsory Schools, and b) in courses of study specially intended for students without command of Icelandic or who must study or have taken part of their studies abroad.
1.2.3 Teaching of immigrant children
Students with a mother tongue other than Icelandic have the right to learn Icelandic as a second language. The same applies to students who have lived abroad for a long time and have little knowledge of Icelandic.
1.2.4 Universities
Icelandic has until fairly recently been the exclusive language used in teaching at universities (except in departments of foreign languages), but for several years now an increasing number of courses are taught in English out of consideration for foreign students, many of whom come to Iceland through exchange programmes like ERASMUS. Two of the largest universities, Háskóli Íslands [The University of Iceland] and Háskólinn á Akureyri [The University in Akureyri] have their own language policy. In most faculties it is now compulsory that doctoral theses should be in English. The exceptions are the Faculty of Law and the Faculty of Humanities of the University of Iceland. Neologistics is practised in most fields of study with the intention that everyone should be able to write and talk about his/her subject in Icelandic.
1.3 Audiovisual media
The law on public radio and television services passed on 23 March 2013 requires that the public media should care for the Icelandic language. Television broadcast in a foreign language must either be dubbed or subtitled. Since 2010 the National Radio and Television (RÚV) has had a language policy under which it is committed to the Icelandic language and culture and has an important role in education. Language usage should be exemplary and all broadcasting in faultless Icelandic. Foreign words that cannot be avoided must be adapted to the Icelandic language structure as far as possible.
Television programmes specially intended for children and teenagers must be in Icelandic whenever possible. The needs of those who are deaf, hard of hearing or deaf and dumb and of those who do not have Icelandic as their first language should be respected by offering them translations in sign language and subtitles of domestic programmes (usually on separate channels) as far as possible.
A language consultant or another expert shall assist employees in all departments, for example by reading manuscripts before broadcasting whenever possible.
Possible areas of contention with the European Commission, most notably (with regard to national texts) ensuring that consumers have access to information in their own language:
There are no legal provisions of this nature in Iceland. Almost all important texts concerning the European Union and the European Economic Area are translated into Icelandic. The Foreign Ministry’s Centre of Translation is responsible for this task. Hundreds of Icelandic neologisms have been created since the centre was founded in 1990, and a list of terms used in its translations is publicly available on the Ministry’s homepage (http://www.hugtakasafn.utn.stjr.is/).
The national government agreed upon a language policy for the Ministry Offices on 16 November 2012 (the Day of the Icelandic Language). In Chapter 2 it is required that all major speeches of Icelandic ministers, ambassadors and other representatives of the Icelandic government that are presented in a foreign language and made public on the Ministry Office’s web site should also be accessible in Icelandic. This applies to speeches given for example by representatives at meetings of the Nordic Council, the United Nations, EU and NATO.
Institutional bodies with responsibility for developing, implementing and controlling linguistic legislation
The Ministry of Education and Culture has the principal responsibility for legislation concerning the Icelandic language. It is also responsible for the Icelandic language policy which the Icelandic parliament agreed upon in 2009. The Icelandic Language Council cooperates with the Ministry in carrying out the language policy.
Legal provisions concerning the linguistic integration of migrants and public linguistic training facilities available to them
In the Aliens Law No 96 from May 2002 [Lög um útlendinga] it is stated in Article 15 that a foreigner who applies for a residence authorisation in Iceland should have attended a course in Icelandic. A language test is a prerequisite for the granting of Icelandic citizenship. Several public and private institutions offer courses in Icelandic for immigrants.
Financial support mechanisms aimed at encouraging the use of national and regional or minority languages
There are no legal provisions of this nature in Iceland.
Teaching foreign languages within the education system
Primary school (ages 6 to 16)
L1: English is compulsory from age 9.
L2: Danish is compulsory from age 12.
L3: German, French or Spanish (not compulsory) from age 15.
Secondary school (age 16-20)
L1: English is compulsory in all departments.
L2: Danish is compulsory in all departments until age 17.
L3: Other languages are elective subjects. Their minimal number depends on the department: in language departments at least two are compulsory (in addition to English and Danish), in mathematics departments and departments of sociology at least one.
Projects planned by the authorities in the field of linguistic policy
No special projects are planned at the moment by the authorities.
How linguistic policy is perceived by public opinion and Iceland’s citizens
Each year the Icelandic Language Commission presents a report on the status of the language in the public media. This report is also available on the internet (www.islenskan.is, www.mrn.is) and has in the past been well received.
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