Finland/Finlande
Contexte
La Finlande est un pays bilingue de 5,3 millions d’habitants. Ses langues officielles sont le finnois et le suédois. Chacune des deux communautés linguistiques a le droit d’être éduquée dans sa langue maternelle. La langue maternelle de la majorité de la population (94 %), le finnois, est à ce point différente de la plupart des autres langues européennes qu’elle n’est pratiquement pas utilisée hors de la Finlande. Le suédois compte 5,5 % de locuteurs natifs, et le sami moins de 0,5 %.
Cadre juridique
Le système finlandais présente un environnement législatif à trois niveaux :
- la Constitution fixe les langues nationales et le principe du droit au choix de la langue ;
- la loi linguistique définit un schéma d’application, qui confère au sami un statut à part, reposant sur les droits individuels et les régimes spécifiques de service dépendant du statut linguistique de la commune ;
- cinq réglementations spécifiques dessinent un environnement normatif complémentaire dans des domaines-clés pour l’application de la loi. Les modalités concrètes d’application du régime bilingue sont par ailleurs déployées dans 35 textes de loi couvrant tous les secteurs de la vie publique.
La Constitution du 11 juin 1999 précise dans son article 17 que les langues nationales de la Finlande sont le finnois et le suédois. Leur utilisation à parité est garantie dans l’exercice de la justice (mentionnée à part) et dans toutes les composantes du fonctionnement des administrations publiques, y compris les bureaux et agences indépendants qui fonctionnent sous leur tutelle. L’administration, tant au niveau central que local, doit traiter les demandes dans la langue où elles sont formulées et diffuser les informations et formulaires en finnois et suédois. Tout citoyen finlandais doit donc pouvoir traiter avec les autorités publiques dans l’une des deux langues nationales. La Constitution précise par ailleurs que c’est à la puissance publique qu’il appartient de garantir la mise en œuvre effective des droits linguistiques en matière d’éducation et dans la vie de la société – et non au citoyen de l’exiger. Par ailleurs la Constitution cite trois langues minoritaires : le sami, la langue des Roms et la langue des signes.
La loi linguistique du 1er janvier 2004 et son application
La deuxième loi linguistique votée le 11 février 2003 réforme les dispositions de la loi de 1922 qui avaient fait l’objet d’amendements techniques en 1935, 1975 et 1996. Elle vise à rendre le système plus efficace, essentiellement pour garantir l’existence officielle des deux langues nationales et fixer leurs modalités de coexistence et d’articulation. Elle se limite à la sphère publique et n’est pas compétente pour les relations impliquant des acteurs privés. La commune, rouage essentiel du système administratif et politique en Finlande, constitue donc un acteur important pour la mise en place d’un bilinguisme effectif. Une commune est déclarée officiellement bilingue, et astreinte à fournir une palette de services dans les deux langues, à partir du moment où elle comprend une minorité linguistique d’au moins 3 000 citoyens ou 8 % de la population. Les communes qui gèrent également l’éducation sont alors tenues de fournir les services soit dans les deux langues, soit « de façon adaptée par le biais de la traduction ». Le Conseil du Gouvernement promulgue tous les dix ans la distribution du statut linguistique des communes. Dans la répartition actuelle des 431 communes finlandaises, valable jusqu’en 2012, on dénombre 19 communes unilingues suédophones, 44 communes bilingues (21 où la langue majoritaire est le finnois, 23 où la langue majoritaire est le suédois) et 383 communes finnophones. En 2005, les suédophones représentaient, avec 285 700 locuteurs déclarés, 5,5 % de la population (contre 10,1 % en 1930 et 14,3 % en 1880).
La radio publique dispose de trois stations suédophones nationales et cinq stations régionales. 10 % des programmes de la télévision nationale sont diffusés en suédois sur les deux chaînes – soit un total hebdomadaire de 18 heures. La langue de commandement dans l’armée est le finnois, mais les armées doivent comprendre au moins un bataillon suédophone. Les administrations centrales, ambassades et consulats sont automatiquement bilingues. Certaines prisons disposent de quartiers bilingues. L’université étant régie par un système de numerus clausus un nombre minimum de places est garanti aux suédophones – ce point faisant également l’objet de critiques régulières, car jugé moins compatible avec le principe d’égalité dans l’accès aux études. Certaines facultés disposent de départements spécifiquement suédophones. Il existe également une université à Turku et une grande école commerciale à Helsinki entièrement suédophones. Pour garantir le bilinguisme effectif l’État intervient pour fixer un nombre obligatoire de médecins et juristes à former en suédois. Ces logiques de quota ne sont pas remises en cause officiellement , mais sont vivement prises à parti sur les forums internet par exemple.
La loi linguistique s’applique à toutes les administrations publiques, qu’elles soient d’État ou communales. Deux formes de régime linguistique ne sont pas concernées par son champ d’application : l’enseignement supérieur (c’est la loi sur les universités 645/1997 qui légifère sur la langue) et les cultes (les deux religions d’État voient leurs régimes linguistiques fixés par la loi sur les cultes 1054/1993). Cinq appareils réglementaires spécifiques complètent les dispositions générales prévues par la loi linguistique :
- le système éducatif doit fixer les langues d’enseignement et des diplômes ainsi que l’enseignement des langues vivantes étrangères ;
- le secteur de la culture doit réglementer l’usage des langues pour la radio, les théâtres, la diffusion de l’image, les bibliothèques, les organisations de jeunesse et les sports ;
- les droits linguistiques dans l’accès aux soins sont fixés dans la loi sur la santé publique ;
- l’usage des langues dans le domaine de l’enquête judiciaire et le fonctionnement des tribunaux doit être traité dans tous les règlements y afférents ;
- enfin, le contrôle du niveau de compétence linguistique des personnels travaillant dans les administrations publiques doit faire l’objet d’une réglementation.
L’objectif est essentiellement de régler l’équilibre entre les deux langues nationales dans la vie publique, plus que d’en assurer la promotion en référence implicite à la menace que constitueraient d’autres langues étrangères. C’est ainsi que l’omniprésence de l’anglais dans le discours publicitaire ne semble pas constituer un problème majeur. Le principe du bilinguisme dans l’information du consommateur est dans l’ensemble assez bien respecté – les seules plaintes émanent de la minorité suédophone. Dans le domaine des colloques scientifiques la pratique de l’anglais est uniformément admise et ne fait pas l’objet de plainte particulière. De façon générale la part grandissante de l’anglais n’est pas perçue comme une menace pour les langues nationales.
Dispositif institutionnel chargé de concevoir, mettre en œuvre et contrôler ces législations linguistiques
La loi du 1er janvier 2004 définit le cadre de suivi de l’application des législations linguistiques. Outre les règlements cités qui dépendent des cinq ministères de référence concernés, la loi prévoit que la puissance publique a le devoir de veiller par toutes les mesures appropriées à la protection et à la promotion du patrimoine linguistique national. C’est à chaque organisme public qu’incombe la responsabilité de veiller au respect de la loi. Le ministère de la Justice est chargé de suivre sa mise en œuvre et son application, et de formuler des recommandations à ce sujet. En cas de constat de manquement ou d’infraction, il est amené à émettre des propositions de mesures correctives. Aucune mesure coercitive n’est cependant prévue. Le principe de responsabilité et d’information prend le pas sur la sanction.
Le Conseil du Gouvernement est chargé d’examiner un rapport détaillé par législature sur la situation linguistique et l’application de la loi. À cet effet une délégation aux affaires linguistiques a été créée au sein du ministère de la Justice. Elle assure l’activité de veille et propose le rapport. Elle émet des recommandations sur les actions d’information et de formation nécessaires à la bonne application de la loi, propose des mesures nouvelles pour la promotion des langues nationales, assure une mission de veille internationale sur la protection des langues nationales. Outre les deux langues nationales ce rapport a obligation de traiter également des langues sami, rom et du langage des signes.
Dans son premier rapport publié en 2006, la délégation s’est attachée à dresser un tableau complet de la situation linguistique et souligne à de nombreuses reprises le manque d’outil statistique adéquat.
Ce dispositif est complété par l’activité du Kotimaisten kielten tutkimuskeskus, centre de recherche sur les langues nationales. Dépendant du ministère de l’Éducation et employant une centaine de personnes, ce centre assure la coordination des activités de recherche sur les langues disposant d’un statut officiel : finnois, suédois, sami, rom, langue des signes. Il est chargé des questions d’aménagement linguistique, lexical, des néologismes, du suivi de l’évolution des langues.
Dispositions juridiques concernant l’intégration linguistique des migrants et dispositifs publics de formation linguistique proposés à ceux-ci
Avec 108 346 étrangers recensés, la Finlande connaît un très faible taux d’immigration, peu sensible dans la vie courante à l’exception des quartiers est de la capitale.
L’État finlandais soutient financièrement les associations qui développent des programmes d’intégration culturelle et linguistique (263 associations recensées à cet effet). Le principal journal russophone « Spektrum » bénéficie par exemple d’une subvention du ministère de l’Éducation. Les principales associations d’amitié, dont certaines sont très anciennes, bénéficient également d’un soutien public important. Dans le cadre de la recherche d’emploi, les étrangers peuvent également bénéficier de formations linguistiques gratuites en finnois.
La bibliothèque de la ville d’Helsinki a par ailleurs pour mission nationale officielle depuis 1995 de développer des services de lecture publique dans les principales langues de l’immigration. Un centre culturel spécifique (Caisa) a également été créé afin d’assurer la promotion du plurilinguisme, de la diversité culturelle et la promotion des cultures des communautés immigrées.
Depuis une dizaine d’années des efforts particuliers ont été déployés pour renforcer la qualité et la nature des enseignements de finnois/suédois dispensés aux étrangers dans le cadre du système éducatif. Tous les élèves étrangers recensés et ayant officiellement déclaré une autre langue que le finnois ou le suédois comme langue maternelle peuvent remplacer l’épreuve obligatoire de langue nationale du baccalauréat par une épreuve de « finnois/suédois langue seconde » spécifiquement conçue pour les locuteurs non-natifs. En terme juridique cette épreuve donne les mêmes droits, notamment pour l’accès à l’université, que l’épreuve standard destinée aux finnophones ou suédophones natifs. Le « finnois/suédois langue seconde » est aussi devenue une discipline d’enseignement disposant de programmes et objectifs au même titre que les autres disciplines.
Principales dispositions juridiques en vigueur concernant l’utilisation des langues régionales ou minoritaires
La Constitution de 1999 fait état spécifiquement des droits des peuples Sami et des Roms à pratiquer et développer leurs langues. La Constitution cite par ailleurs la nécessité de soutenir les usages de la langue des signes pour les sourds-muets. Les besoins d’interprétation et de traduction liés à un handicap sont garantis par la loi.
En ce qui concerne les Sami, un régime particulier a été instauré par la loi linguistique votée en 2003 et entrée en vigueur le 1er juin 2004. Le paragraphe 8 dit que « l’usage de la langue sami dans les situations officielles et les responsabilités des pouvoirs publics à cet égard sont régis par des dispositions spécifiques ». L’archipel des îles d’Åland dispose de son régime linguistique via son statut d’autonomie 1144/1991 ; la loi linguistique ne s’y applique donc pas et le suédois y est la seule langue officielle.
Le paragraphe 9 de la loi du 1er juin 2004 stipule que l’usage d’autres langues que le finnois, le suédois ou le sami fait l’objet de dispositions réglementaires permettant d’en faciliter les usages dans les tribunaux et dans les relations administratives. Dans la pratique, les droits garantis d’utilisation de la langue sami dans les relations administratives, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, se traduisent par la mise en place de services de traduction et interprétation – qui ne présupposent donc pas de compétences linguistiques de la part des fonctionnaires locaux. Seuls 10 % des employés des administrations publiques sont à l’heure actuelle capables de fournir un suivi en langue sami. Le financement de la traduction/interprétariat demeure incontournable dans de nombreuses situations. Trois communes sont officiellement de langue sami (bilingues donc avec le finnois) : Utsjoki, Inari et Enontekiö. S’y ajoute la partie nord de Sodankylä. Des variations linguistiques très prononcées existent entre les idiomes de ces trois communes. On y dénombre environ 8 000 locuteurs actifs.
Avec un effectif recensé de 10 000 personnes, la communauté Rom bénéficie d’un statut de minorité reconnue depuis les années 1940. La nouvelle loi linguistique reconnaît également son droit à l’usage de la langue et à l’éducation.
Un enseignement minimum en langue maternelle peut être sollicité dans le système éducatif pour les étrangers ainsi qu’une aide linguistique dans le domaine de l’accès aux soins. En 2004 il y avait 108 346 étrangers recensés sur le sol finlandais dont 24 626 Russes et 13 978 Estoniens, qui constituent donc les plus grands groupes de population immigrée, en pleine expansion ces dix dernières années.
Existence de mécanismes de soutien financier visant à encourager l’utilisation des langues nationales et des langues régionales ou minoritaires
Les deux langues nationales bénéficient, de par leurs statuts, d’un ensemble de mesures d’encouragement et d’un contexte porteur dont il est difficile de chiffrer le poids financier. Le rôle actif joué par les fondations dans le domaine culturel permet de donner une image du poids spécifique accordé à la langue dans la perception de l’identité culturelle et des moyens alloués à son développement. Tous les organismes de soutien à la vie culturelle et aux associations notamment de jeunesse demeurent très fortement imprégnés de l’idéal national qui a présidé à leur naissance à la fin du 19e siècle. La langue en constitue une caractéristique identitaire forte et incontournable.
La troisième langue à bénéficier d’un statut officiel, le sami, de l’aveu général, ne peut jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu faute de moyens humains suffisants. C’est particulièrement sensible dans le domaine de l’éducation et de l’administration.
Enseignement des langues étrangères au sein du système éducatif
Le bilinguisme national et les spécificités linguistiques du finnois ont historiquement façonné un paysage finlandais propice au développement de la motivation pour l’apprentissage des langues étrangères.
Le système éducatif s’est fixé en matière d’apprentissage des langues un double objectif : maintenir le bilinguisme finnois/suédois et proposer des enseignements de langues étrangères plus diversifiés. Une première langue étrangère est ainsi obligatoire en plus de l’apprentissage de la seconde langue nationale. En pratique il n’est pas rare de rencontrer des bacheliers ayant appris au total trois ou quatre langues vivantes en plus de leur langue maternelle.
La société finlandaise s’est rapidement internationalisée au cours des vingt dernières années et l’un des facteurs de changement les plus importants a été l’adhésion de la Finlande à l’Union européenne (UE) en 1995. L’UE a réalisé dans ses pays membres durant l’Année européenne des langues en 2001 une enquête sur le niveau et les études en langues. Les connaissances des Finlandais dépassaient la moyenne européenne et les Finlandais considéraient comme essentielle la connaissance d’autres langues que l’anglais.
La politique linguistique nationale et les programmes de langues qui s’y rapportent ont permis d’élargir et de diversifier le choix des langues à différents niveaux de la scolarisation ; pourtant neuf élèves sur dix étudient l’anglais comme première langue obligatoire et la répartition par sexe est inégale : les filles s’intéressent davantage à l’apprentissage des langues. Au milieu des années 1990, les étudiants apprenaient au lycée en moyenne 2,7 langues étrangères et lors de l’examen du baccalauréat, les filles passaient plus de la moitié de leurs épreuves en langue optionnelle.
Situation aktuelle
La langue A (langue vivante 1) est une matière obligatoire qui commence au cours des trois premières années du primaire (entre 7 et 9 ans en Finlande) au rythme de deux à trois séances hebdomadaires (une séance dure 45 minutes), soit 304 séances minimum sur les six années du primaire. En pratique, seuls 7 % des élèves commencent une langue étrangère à 7 ans et 81 % à neuf ans. Une langue optionnelle A2 peut également être choisie au primaire à partir de 10 ans pour un total maximum de 228 séances.
La deuxième langue nationale, dite B1, est obligatoire à partir du collège, mais ne l’est plus depuis 2006 comme épreuve au baccalauréat. En outre, d’autres langues facultatives (B2, B3) peuvent être étudiées à la fin du collège, puis au lycée. Sur les trois années que dure le lycée, l’élève doit choisir 228 séances obligatoires de langue A (généralement A1 et A2) et éventuellement 76 séances approfondies, 190 séances obligatoires de langue B1 et 76 séances optionnelles, et enfin il a la possibilité de suivre jusqu’à 608 séances d’autres langues vivantes. Ainsi, certains candidats présentent six langues vivantes aux épreuves du baccalauréat.
Overview
Finland is a bilingual country of 5.3 million inhabitants. Its official languages are Finnish and Swedish. Each of the two linguistic communities has the right to receive an education in their native language. Finnish, which is the native tongue of the majority (94%) of the population is different from most other European languages in that it is barely spoken at all outside of Finland. Around 5.5% of the population are Swedish native speakers, while less than 0.5% speak Sami as their native language.
Legal framework
The Finnish legislative system has three levels:
- the Constitution sets out the national languages and the principle of the right to choose one’s language;
- the law on language defines how the law is applied on a broad scale. It gives Sami its own separate status and is based around individual rights and specific service regimes depending on the linguistic status of the regional administration;
- five specific regulations create a complementary normative environment in areas which are key to the application of the law. Concrete methods as to how the bilingual regime should be applied are given elsewhere in 35 legal texts which cover all the sectors of public life.
The Constitution of 11 June 1999
Article 17 of the Constitution of 11 June 1999 states that the national languages of Finland are Finnish and Swedish. The equal status of the two languages is guaranteed in the justice system (this is specifically mentioned) and all elements of public services, including independent offices and agencies that report to public service organisations. The authorities, both at local and central level, are obliged to handle requests in the language in which they are made and make information and forms available in both Finnish and Swedish. All Finnish citizens therefore have the right to deal with the public authorities in either of the two national languages. The Constitution also specifies that it is the responsibility of the authorities to guarantee the effective implementation of linguistic rights in the fields of education and social life – the citizen should not have to demand it. In addition to this, the Constitution cites three minority languages : Sami, Romani and sign language.
The second languages law, voted in on 11 February 2003, reformed the provisions of the 1922 law, which had already been the subject of technical amendments in 1935, 1975 and 1996. It was aimed at making the system more efficient and essentially to guarantee the official existence of two national languages and set the conditions for how they should co-exist and be used. It restricts itself to the public sphere and does not have any control over exchanges between private persons. The local authority, an essential brick in the administrative and political system in Finland, therefore plays an important role in implementing an effective bilingualism. A local authority area is declared officially bilingual, and required to provide a palette of services in two languages, as soon as any linguistic minority within it reaches at least 3,000 citizens or 8% of the population. Local authorities which also have responsibility for education would then be required to provide services either in both languages or “in such a way as to favour translation”. The Government Council releases fresh statistics on the linguistic status of local authority areas every ten years. Current statistics, which are valid until 2012, show that out of 431 Finnish local authority areas, 19 are designated as Swedish-speaking only, 44 as bilingual (of which 21 have Finnish as the majority language and 23 Swedish) and 383 as Finnish-speaking. In 2005, Swedish-speaking areas represented around 5.5% of the population (285,700 speakers), as compared to 10.1% in 1930 and 14.3% in 1880.
The public radio service includes three national Swedish-speaking stations and five regional stations. 10% of programmes on national TV are broadcast in Swedish across two channels – around 18 hours a week. The language of command for the army is Finnish, but armies must contain at least one Swedish-speaking batallion. Central authorities, embassies and consulates are automatically bilingual. Some prisons have bilingual sectors. Universities are required to reserve a certain number of places for Swedish-speaking students, according to the system of numerus clausus. This policy comes under frequent criticism, since it is seen to conflict with the concept of equal access to studies. Some faculties have specifically Swedish-speaking departments. There is also one university in Turku and one renowned commercial school in Helsinki that are exclusively Swedish-speaking. To guarantee an effective bilingualism, the State intervenes to ensure that an obligatory number of doctors and lawyers are trained in Swedish. These quota policies have not been officially criticised but are fiercely debated on, for example, Internet forums.
The law on language applies to all public administrations, whether they are State or local authority run. There are two parts of the linguistic regime which do not fall under its remit: higher education (the 645/1997 universities law legislates on language in this area) and cults (the linguistic regimes of the two State religions are governed by the 1054/1993 law on cults). Five specific regulatory apparatuses complete the general provisions of the law on language:
- the education system has responsibility for setting the languages of teaching and degrees as well as the teaching of modern foreign languages;
- the culture sector has responsibility for regulating the use of languages in radio, theatres, image broadcasting, libraries, youth organizations and sports;
- the law on public health sets out linguistic rights for health care access;
- the use of languages in the field of judicial inquiries and the functioning of tribunals is regulated by the relevant laws in these domains;
- finally, regulations must be in place to ensure that checks on the level of linguistic competence of personnel working in public authorities are carried out correctly.
Essentially, the objective is essentially to ensure a balance between the two national languages in public life, more than to promote them in reference to any implied threat posed by other foreign languages. This is why the omnipresence of English in advertising language is not considered a major problem. The principle of bilingualism in consumer information is well respected on the whole – the only complaints come from the Swedish-speaking minority. In the area of scientific discourse, the use of English is uniformly accepted and rarely complained about. Indeed, generally, the growing part that English has to play is not seen as a threat to the national languages.
Institutional body with responsibility for developing, implementing and controlling linguistic legislation
The law of 1st January 2004 defines the framework within which the application of linguistic legislation will be monitored. In addition to the regulations mentioned earlier, which are the responsibility of the five Ministries concerned, the law provides that the public powers have a duty to use all appropriate measures to ensure that the national, linguistic heritage is protected and promoted. All public organisations share this responsibility for ensuring that the law is respected. The Ministry of Justice has responsibility for monitoring the implementation and application of the law and to make any recommendations relating to this. Where an infraction or omission is noted, it is required to suggest corrective measures. However, no coercive measures are provided for. The principle of responsibility and information is accorded a greater status than sanctions.
The Government Council has responsibility for examining a detailed legislative report on the linguistic situation and application of the law. A Linguistic Affairs Delegation has been created for this purpose within the Ministry of Justice. It undertakes the monitoring and provides the report. It gives recommendations on the informative and training actions necessary to ensure the law is properly applied, suggests new measures for promoting the national languages and ensures that the national languages are protected on an international scale. In addition to the two national languages, the report must also discuss the Sami and Romani languages, as well as sign language.
In its first report, published in 2006, the delegation worked hard to provide a comprehensive overview of the linguistic situation and drew attention many times to the lack of suitable tools for gathering statistics.
The final body involved in meeting the provisions of the legislation is the Kotimaisten kielten tutkimuskeskus, a national language research centre. Under the aegis of the Ministry of Education, this centre, which employs around one hundred people, has responsibility for coordinating research on the official languages: Finnish, Swedish, Sami, Romani and sign language. It carries out research in the areas of linguistic adjustment, lexical issues, neologisms and monitoring the evolution of languages.
Legal provisions concerning the linguistic integration of migrants and public training facilities available to them
With 108,346 foreign national inhabitants, according to the most recent census statistics, Finland has a very low immigration rate which is barely even noticeable in daily life outside the capital city and certain other areas.
The Finnish State financially supports associations which develop cultural and linguistic integration programmes (263, according to recent statistics). For example, the main Russian language newspaper Spektrum benefits from a grant provided by the Ministry of Education. The main friendship associations, some of which are very old, also receive a considerable amount of public funding. Foreign nationals can also benefit from free Finnish language training if they are looking for a job.
The city library in Helsinki has since 1995 been working on an official, national mission to develop public reading services in the main immigrant language. A cultural centre (Caisa) has been created with the specific aim of promoting plurilingualism, cultural diversity and the cultures of immigrant communities.
For more than ten years now, special efforts have been made to improve the quality and nature of Finnish and Swedish language teaching available to foreign nationals within the education system. All foreign national pupils who have been officially recognised as having a native language which is neither Finnish nor Swedish can take an exam in “Finnish or Swedish as a Second Language” instead of the obligatory national language exam at the baccalaureate. This exam has been specially designed for non-native speakers. In legal terms, the exam confers the same rights, most notably for being accepted by a university, as the standard exam for Finnish or Swedish native speakers. “Finnish or Swedish as a Second Language” has also become a teaching discipline with programmes and objectives of the same status as other disciplines.
Principal legal provisions in force concerning the use of regional or minority languages
The 1999 Constitution specifically grants the Sami and Roma peoples the right to practice and develop their languages. It also cites the need to support the use of sign language for deaf-mutes. Anyone who needs interpretation or translation help as a result of a handicap is guaranteed this by law.
As far as the Sami are concerned, a special regime was inaugurated by the law on language enacted in 2003, which came into force on 1 June 2004. Paragraph 8 states that “the use of the Sami language in official situations and the responsibilities of the public authorities in this regard are regulated by specific provisions.” The archipelago of the Åland Islands has its own linguistic regime as a result of autonomous status granted to it in this regard by law 1144/1991. The law on language does not apply here, and Swedish is the only official language.
Paragraph 9 of the law of 1 June 2004 stipulates that the use of languages other than Finnish, Swedish and Sami is regulated by regulatory provisions which allow them to be used in tribunals and relationships with the administrations. In practice, the rights guaranteed by the law to use the Sami language in exchanges with the administrations, both spoken and written, are met by the implementation of translation and interpretation services – which do not of course require local personnel to have any knowledge of the language. Only 10% of public administration employees are currently able to provide services in the Sami language. It is imperative that translation and interpretation services are financed and available in a number of different situations. Three local authority areas are officially Sami-speaking (bilingual with Finnish): Utsjoki, Inari and Enontekiö. The northern part of Sodankylä is also bilingual Finnish/Sami. There are pronounced linguistic variations in the idioms of these three areas. Around 8,000 people actively speak the language.
The Roma community, which numbers 10,000 according to recent statistics, has been recognised as a minority community since the 1940s. The new law on language also recognises the right to use and be educated in the Romani language.
Foreign nationals can request a minimum level of teaching in their native language within the education system, as well as linguistic help when accessing healthcare. In 2004, there were 108,436 foreign nationals living on Finnish soil, of which 24,626 were Russian and 13,978 were Estonian. The two latter are the largest immigrant populations and have grown significantly over the last ten years.
Financial support mechanisms aimed at encouraging the use of national and regional or minority languages
The two national languages, by virtue of their status, benefit from a whole range of measures designed to encourage their use and from a growing context in which it is difficult to decipher exactly how much money goes into supporting them. The active role played by cultural foundations helps to give us an idea of the weight that is accorded to language in the perception of cultural identity and the funds which are allocated to developing it. All the cultural support organisations, particularly youth associations, remain strongly marked by the national ideal which prevailed when they were first created at the end of the 19th century. Language is a strong and undeniable characteristic of this identity.
It is generally agreed that the third language to benefit from an official status, Sami, cannot fully fill the position which has been assigned to it due to a lack of sufficient human resources. This is particularly noticeable in the fields of education and administration.
Teaching foreign languages within the education system
The national bilingualism and linguistic specificities of Finnish have historically created an environment which is ripe for the development of motivation to learn foreign languages.
The education system as two objectives when it comes to languages: to maintain Finnish/Swedish bilingualism and to offer as diverse a range of foreign language teaching as possible. Thus, it is compulsory to learn a first foreign language as well as the second national language. In practice, it is not unusual to meet graduates who have learnt three or four modern foreign languages in addition to their native language.
Finnish society has rapidly internationalised over the past twenty years and one of the most important factors for change has been joining the European Union (EU), which Finland did in 1995. In 2001, during the European Year of Languages, the EU carried out a study on the level and study of languages in its member states. The survey revealed that the Finnish knew more languages than the European average and thought that it was essential to understand languages other than English.
National linguistic policy and its related language programmes have enabled the choice of languages at different levels of the school system to be enlarged and diversified. Nonetheless, nine out of eleven students study English as their first compulsory language and there is little sexual equality: girls are much more interested in learning languages. In the mid-1990s, secondary school students learned on average 2.7 foreign languages and girls passed more than half of their optional foreign language exams at the baccalaureate.
Current situation
Language A (modern foreign language 1) is a compulsory subject which must be started during the first three years of primary school (between seven and nine years old in Finland). IT must be taught for two or three lessons a week (one lesson is 45 minutes), or for a minimum of 304 lessons during the six years of primary school. In practice, only 7% of pupils start a foreign language at seven years of age, with most (81%) starting at nine years old. An optional language A2 can be started at primary school from the age of 10 for a maximum of 228 lessons.
The second national language, known as B1, is obligatory from the beginning of secondary school, but has not been examined as part of the baccalaureate since 2006. In addition, other optional languages (B2, B3) can be studied from the end of secondary school and onto college. Over the three years of college, students must choose 228 compulsory language A lessons (usually A1 and A2) and may choose 76 more in-depth lessons, 190 compulsory language B1 lessons and may choose a further 76 optional lessons, and finally can, if they wish, take up to 608 lessons in other modern foreign languages. As a result, some candidates take exams in six modern foreign languages at the baccalaureate.
- Austria/Autriche
- Belgium/Belgique
- Bulgaria/Bulgarie
- Croatia/Croatie
- Cyprus/Chypre
- Czech Republic / République Tchéque
- Denmark/Danemark
- Estonia/Estonie
- Finland/Finlande
- France/France
- Germany/Allemagne
- Greece/Grèce
- Hungary/Hongrie
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- Ireland/Irlande
- Italy/Italie
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- Lithuania/Lituanie
- Luxembourg/Luxembourg
- Malta / Malte
- Netherlands/Pay-Bas
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- Poland/Pologne
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- Slovakia/Slovaquie
- Slovenia/Slovénie
- Spain/Espagne
- Sweden/Suédé
- United Kingdom / Royaume-Uni